La sortie de Belaïb Bekhti, le ministre du commerce, sur les transferts illicites est un gentil missile anti-Ouyahia. Difficile de l'interpréter autrement, d'autant qu'aucune étude sérieuse ne permet de corroborer ce chiffre astronomique.
13/11/2015 12h:21 CET
Que s'est il donc passé? Le climat des affaires ne s'est pas nécessairement détérioré en Algérie depuis que le gouvernement a décidé de l'améliorer il y a deux ans. Des mesures de facilitation dans les délais de transactions ont été introduites. Ce qui est arrivé procède du différentiel de mouvement. Les autres pays dans la zone de classement de l'Algérie ont fait plus et plus vite.
06/11/2015 11h:57 CET
Le câble rompu au large d'Annaba est un Tiguentourine numérique. Il révèle combien est important le sous-investissement, outre celui dans les connexions sous-marines, celui dans l'économie immatérielle de l'intelligence et des réseaux. Il aurait maintenu une partie des flux en Algérie.
31/10/2015 08h:39 CET
On se rapproche du guichet de l'Etat puis sans transition on s'en sauve, au premier basculement de la balance des paiements. Lorsqu'une guerre en règle est déclenchée contre le premier des investisseurs algériens, le message devient strident. Il faut mettre les avoirs à l'abri.
Le caractère dominé de la bourgeoisie algérienne vient de là. Elle ne s'est pas encore approprié son Etat. Et un Etat sans un agent économique historique est un vaisseau à la dérive. Cela s'entend à Port Saïd. Au bruit des canots de sauvetage jetés à la mer. Alors même que la tempête est encore loin.
22/10/2015 14h:40 CET
Tout peut donc être résumé déjà ici. Dans son premier grand arbitrage politique, le gouvernement algérien, a choisi de sanctionner le moyen-long terme (investissements publics) alors qu'il est essentiel pour la croissance future et, du même coup, a choisi de préserver le cours terme (subventions et transferts) alors même qu'il est largement hors gabarit.
16/10/2015 11h:31 CET
Bouchouaren est celui qui assume le mieux le dépassement de mission. Il traduit dans les faits administratifs le sentiment décrit plus haut: par rapport à 1988, il y a encore de la marge.
L'exécutif dispose donc d'un confort politique suffisant pour se payer le luxe de faire une guerre - ruineuse en image - à Cevital le plus grand groupe privé du pays. En gros, l'inverse de ce que ferait un gouvernement qui veut impulser les investissements hors budget de l'état.
10/10/2015 06h:54 CET
Durant l'été 1988 une partie du FLN contestait un troisième mandat à Chadli Bendjedid. Sans avoir de vraies alternatives déclarées à l'intérieur du système. C'est l'irruption populaire qui a mis en route les autres options. Hors système. Si l'impasse dans laquelle est entré le système de gouvernance algérien perdure, la sortie se fera également par le retour actif des masses populaires dans l'espace public. Il ne s'agit ni de souhaiter ni de redouter cette évolution.
03/10/2015 07h:05 CET
L'opération de "bancarisation" de l'argent flottant de l'économie informelle est un grand succès. Ou un grand flop. Impossible de juger. Aucun objectif chiffré n'a été publié par le ministère des finances, promoteur de cette mesure dans la LFC 2015. Conséquence, les premières indications livrées cette semaine par le président de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar, accentuent la perplexité.
18/09/2015 15h:27 CET
Du point de vue du retour de la parole au suffrage du peuple algérien, le scénario qui s'est déroulé cet été entre Zeralda et Beni Messous n'est pas une mauvaise nouvelle démocratique. Un bémol tout de même. La perpétuation de la paranoïa bourguibienne ne s'est pas terminée par une transition démocratique en Tunisie mais par le début d'un nouveau cycle autocratique.
14/09/2015 07h:15 CET
L'été 2015 a sonné comme une révélation. Les autorités algériennes n'ont pas compris le cycle économique mondial des 15 dernières années. Et cela se paye. Ce cycle est en train de finir aujourd'hui avec le fort ralentissement de la Chine et la crise des autres émergents, Brésil en tête. Les officiels algériens se sont trompés en 2008-2009. Ils pensaient qu'il finissait à ce moment là.
13/09/2015 17h:14 CET
Pourquoi ont il reporté à chaque fois cette discussion sur la restructuration de la dette grecque ? Sans doute pour faire échouer un autre chemin possible en politique en Europe. Un chemin qui peut éclairer l'avenir algérien aussi. Car en attendant l'Algérie rêvée de 2032, il faudra déjà éviter le scénario grec dans les 05 prochaines années.
11/07/2015 10h:44 CET
La conjoncture algérienne est devenue plus claire en s'assombrissant cette semaine. Le déficit externe 2015 sera très lourd. La seule balance commerciale a donc enregistré un déficit de 6,38 milliards de dollars aux 5 premiers mois de l'année. À fin 2015, le solde de la balance des paiements -services et compte capital compris- pourrait valoir plus du triple de ce chiffre. La fonte des réserves de change prend donc un sérieux coup d'accélérateur.
05/07/2015 07h:00 CET
Alignement rares des astres pour lire le destin économique de l'Algérie cette semaine. Mais mauvais alignement. Dans la succession cosmique, le plan d'urgence de Nabni, l'affaire Hollande-Peugeot et la loi de finances complémentaire pour 2015. C'est une semaine tournant dans la conjoncture de l'après pétrole cher.
24/06/2015 16h:58 CET
Les choses sont définitivement claires depuis la réunion de l'OPEP de ce week-end à Vienne. La guerre des prix lancée par l'Arabie Saoudite à l'automne dernier est une guerre de longue durée. Youcef Yousfi l'ex ministre de l'Énergie, n'en était pas convaincu, de longs mois durant. On connait la suite. L'OPEP ne va donc pas bouger
12/06/2015 14h:16 CET
L'Algérie s'est bloquée pour trois ans avec l'usine à minima de Renault à Oran. En vérité, elle s'est surtout bloquée avec la rigidité de son 51-49, qui fait du pays le dernier de la région MENA (méditerranée Afrique du nord) en attractivité des IDE si on rapporte les flux entrants au PIB.
30/05/2015 11h:38 CET
L'opinion publique ne sait pas pourquoi les ministres sont choisis. Ni pourquoi ils s'en vont. C'est la règle sous Bouteflika. Mais dans la conjoncture du pétrole à faible prix, les changements sur au moins trois postes économiques clés -l'histoire (énergie), l'actualité (finances) et le futur (TIC)- méritent qu'on s'y arrête.
22/05/2015 13h:28 CET
Les dépôts de Sonatrach irriguent moins le marché. Les dinars en réserve pour financer de nouvelles opérations se raréfient. Les déclarations des membres du gouvernement qui annoncent le retour vers le marché pour le financement des prochains projets d'équipement publics laissent dubitatifs les staffs de banques. Ils ont du mal à placer des dépôts à terme et des bons de caisse auprès de leurs clients.
15/05/2015 12h:38 CET
Le nombre de personnalités citées durant l'audience a contribué à désorienter le public. Autant les affaires de Sonatrach paraissent faciles à comprendre, autant celle de l'autoroute Est-Ouest déroute. Pourtant, il y a un substrat commun aux deux cas. Dans le traitement des marchés d'équipements, comme dans la gouvernance des projets, deux chaines de décisions se superposent dans l'Algérie des années Bouteflika. La première est officielle, formelle, et ne décide de rien d'important. La seconde est parallèle, informelle, et décide de tout ce qui est important.
10/05/2015 08h:59 CET
La main d'œuvre chinoise sur la grande mosquée d'Alger, les investissements en immobilier à Paris, les comptes bancaires HSBC en Suisse, les rétro-commissions à Dubaï, les cursus préparés pour l'exil des enfants dès l'école primaire. En langage marxiste des années 1970, l'ère Bouteflika est la plus compradore dans l'histoire du pays. Que cela ne nous interdise surtout pas d'acheter des produits algériens. Il y en a de très bons.
02/05/2015 11h:11 CET