Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a répondu ce jeudi 21 septembre 2017 aux interrogations et critiques des députés à l'Assemblée populaire nationale (APN). Lors de son intervention, le chef du gouvernement, après voir lancé une pique aux "professionnels de l'opposition", a annoncé de nouvelles mesures dans le cadre du financement non conventionnel, écartant la récupération de l'argent informel comme "solution miracle".
Ahmed Ouyahia a annoncé que deux banques publiques introduiront avant la fin de cette année la finance islamique. Il a rajouté que quatre autres banques devront suivre à partir de 2018.
Lors de son intervention, le Premier ministre a affirmé que la récupération de l'argent de l'informel, des impôts non recouvrés et des crédits bancaires non remboursés ne suffiront pas à "régler les problèmes de l'Algérie". Il a révélé que l'argent de l'informel représente "que" 2700 milliards de dinars.
Il a indiqué que les crédits octroyés aux entreprises publiques avoisinent les 4000 milliards de dinars, sur un total de 8467 milliards octroyés. 700 milliards ont par ailleurs été octroyés à des "petites entreprises" tandis que le secteur privé a bénéficié du reste. Le total de crédits non recouvrés représentent ainsi 11% du montant total, soit plus de 800 milliards de Da, dont 100 milliards dinars de crédits ANSEj.
M. Ouyahia a d'ailleurs rajouté que 27 milliards de dinars de crédits Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) ont été effacés.
Il a révélé au passage que la masse monétaire de l'Algérie était de 14.500 milliards de dinars, jusqu'à juillet 2017.
A propos du financement non conventionnel, il a annoncé la mise sur pied d'un organisme chargé du contrôle de la mise en œuvre de ces mesures. Il a rejeté l'analyse selon laquelle la planche à billets provoquera la dévaluation du dinar, estimant que ce discours était "démagogique".
Quant aux subventions, il a tenu à démentir une information selon laquelle elles seront "rationalisées", expliquant que la mesure n'est pas à l'ordre du jour. “Tant que notre étude n’est pas accomplie, les subventions restent de vigueur”, a-t-il dit.
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Une pique à l'opposition
Le chef du gouvernement n'a pas manqué de répondre aux déclarations et critiques de l'opposition. Il a d'ailleurs entamé son intervention en saluant l'opposition "civilisée" tout en dénonçant les "professionnels de l'opposition".
Ahmed Ouyahia a également critiqué les personnalités ayant appelé à la destitution du président Bouteflika, dont les membres du "mouvement 102" et l'ancien ministre Noureddine Boukrouh. Il les a qualifiés de "chacal qui attend sous l'arbre que le fruit tombe".
Le chef du gouvernement a plus tard défendu le bilan du président Bouteflika, évoquant des réalisations en termes d'infrastructures, entre autres.
Le Premier ministre a été chahuté lors de son intervention par des députés de l'opposition, l'accusant notamment de dire des "mensonges".
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