DIPLOMATIE - Belle victoire pour la diplomatie marocaine. Ce lundi 30 janvier, le Maroc signe son grand retour à l'Union africaine (UA).
A l'issue d'une réunion de la Conférence de l'Union africaine consacrée à l'examen de la demande d'adhésion du royaume à l'organisation panafricaine, ce dernier a été officiellement admis au sein de l'UA à 42 voix sur les 54 requises.
Le suspense aura duré jusqu'au bout. Les pays s'opposant au retour du Maroc à l'Union africaine ont joué toutes leurs cartes pour retarder le retour du Maroc. Robert Mugabe, président du Zimbabwe, a ainsi conditionné le retour du Maroc à la création d'un comité chargé de la question.
UA: Le président Mugabe conditionne l'admission du Maroc à la création d'un comité. (Envoyé spéciaux Telquel)
— TelQuelFlash (@TelQuelFlash) 30 janvier 2017
L'Algérie, de son côté, a appelé les Etats membres à "écouter la sagesse de Mugabe" (sic).
UA: L'Algérie enjoint les Etats membres à "écouter la sagesse de Mugabe" et déclare à Alpha Conde que la décision est entre ses mains.
— TelQuelFlash (@TelQuelFlash) 30 janvier 2017
Et face à des avis majoritairement en faveur du retour du Maroc, l'Afrique du Sud "a estimé la démocratie est la démocratie mais la majorité n'a pas toujours raison" (re-sic).
UA: Afrique du sud: "La démocratie est la démocratie mais la majorité n'a pas toujours raison". (Envoyés spéciaux Telquel)
— TelQuelFlash (@TelQuelFlash) 30 janvier 2017
Un rapport contesté
Plusieurs pays ont cité un rapport du conseiller juridique de l'Union africaine pour s'opposer à la demande du royaume. Nommé par la commission de l’UA, le conseiller juridique de l'organisation a en effet livré un avis largement défavorable au sujet de la demande du Maroc. Seulement, "le conseiller juridique de la Commission Vincent O. Nmehielle n’est plus en poste depuis septembre, après sa nomination fin août comme secrétaire général de la Banque africaine de développement. L’identité de l’émissaire de cette lettre signée par le 'bureau juridique de l’Union africaine' n’est pas connue", écrivait TelQuel dans un article sur les manœuvres souterraines contre la réintégration du Maroc à l'UA.
Le rapport du conseiller juridique de l'Union africaine, qui a été élaboré à la demande de plusieurs pays opposés au retour du Maroc, dont l’Algérie, répondait à plusieurs de leurs questions quant à l’éligibilité du Maroc à siéger à l'UA. "Une lecture simple de l’article 4 (de l'Acte constitutif de l'Union africaine, qui dispose que l'organisation fonctionne selon le principe de l'intangibilité des frontières ndlr) en relation à la demande d’adhésion à l’Union juxtaposé contre la situation non résolue prévalant entre le Maroc et le Sahara occidental ouvre la possibilité à des défis de conformité importants avec les objets, objectif et valeurs de l’Union", répondait le conseiller juridique de l'UA.
Le rapport, très contesté au sein de l'Union africaine, risquait de retarder l’adhésion du Maroc au mois de juin prochain.
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